Le Monde - 19 de Septiembre de 2023
En amont de l’élection présidentielle du 22 octobre, la devise américaine n’a jamais été aussi présente dans le débat public. Le candidat ultralibéral Javier Milei propose de l’adopter comme monnaie d’échange. Le lien de Buenos Aires avec le billet vert est à la fois historique et unique.
Le sac de supermarché réutilisable est nonchalamment jeté sur l’épaule. Il paraît vide et Olga, 72 ans, ressemble à l’un de ces passants s’apprêtant à faire le plein de courses à l’orée du week-end, dans ce quartier de classe moyenne à Buenos Aires. A l’intérieur de la profonde besace en plastique, cependant, se trouvent 3 000 dollars, attachés à l’élastique. « Je viens de changer des pesos contre des dollars. J’économise pour un voyage », confie cette retraitée de la fonction publique.
La somme provient d’un pactole remporté dans une salle de jeu. Thésauriser le butin dans la devise nationale était impensable, car Olga, comme tous les Argentins, sent que les pesos fondent entre ses doigts. Aussitôt empochés, il faut soit les dépenser soit les transformer en dollars. L’urgence porte un nom, celui de la maladie chronique de l’Argentine : l’inflation. Au mois d’août, le pays a enregistré un record mensuel depuis trente-deux ans, à + 12,4 %. L’envolée des prix s’élève à 124,4 % sur un an. A quoi bon épargner des pesos aujourd’hui si leur valeur plonge demain ?
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